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Dermites de contact à l’huile de Nigelle : une nécrolyse épidermique toxique « de contact » ? - 25/11/17

Doi : 10.1016/j.annder.2017.09.188 
O. Gaudin 1, , F. Toukal 1, C. Hua 1, N. Ortonne 2, H. Assier 1, E. Gimenez-Arnau 3, L. Marciano-Fellous 2, P. Wolkenstein 1, O. Chosidow 1, S. Oro 1
1 Dermatologie, France 
2 Pathologie, hôpital Henri-Mondor, Créteil, France 
3 CNRS UMR 7177, laboratoire de dermatochimie, université de Strasbourg, Strasbourg, France 

Auteur correspondant.

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Résumé

Introduction

L’huile de Nigelle (HN, ou cumin noir) aurait des propriétés cosmétiques et médicinales. Elle est souvent impure et des dermatoses de contact ont été rapportées. L’allergène déclenchant est inconnu. Nous rapportons 6 cas de dermite de contact grave à l’HN mimant une nécrolyse épidermique toxique (NET).

Observations

Six patientes, d’âge moyen 29 ans, ont été prises en charge dans notre service entre 2010 et 2016 pour éruption cutanée après application topique d’HN, sans ingestion orale.

Résultats

Le délai médian de survenue était de 1,5 jour, avec sensibilisation antérieure chez 3 patientes. Les lésions étaient polymorphes, dépassant la zone d’application et associant : cocardes typiques ou atypiques (n=6), macules avec décollement bulleux central (n=5), plaques érythémato-violacées confluentes avec décollements et signe de Nikolsky (n=5), pustules (n=3). La surface décollée était supérieure à 15 % et il existait une fièvre dans 3 cas (Annexe AA–D, patiente B présentée aux JDP2010) ; 1 seule patiente avait une atteinte muqueuse (conjonctivite). Quatre ont été hospitalisées (durée>10jours, n=3). Dans 1 cas, plusieurs poussées étaient survenues après des shampooings doux, par possible relargage à partir des cheveux où l’HN avait été initialement appliquée. L’histologie (n=4) montrait une atteinte lichénoïde avec vacuolisation de la basale, apoptose kératinocytaire et infiltrat dermique lymphocytaire, profil similaire à celui de la NET (Annexe AA). L’évolution était favorable sous dermocorticoïdes dans les 6 cas. Les patch-tests à l’HN à 1 % (n=3) étaient positifs (Annexe AB, patiente B). La chromatographie en phase gazeuse couplée à la spectrométrie de masse de l’HN (n=1) trouvait un mélange de terpènes, thymoquinone, acide linoléique et acides gras.

Discussion

Nos 6 cas miment des aspects de NET (et même par endroits d’érythème polymorphe et d’érythème pigmenté fixe). Ils confirment la gravité potentielle des éruptions à l’HN (tout comme ont pu en être décrites avec d’autres huiles essentielles), même sans ingestion orale, et montrent qu’au-delà des causes systémiques, la NET pourrait être induite par des topiques (NET « de contact »). Plus généralement, le terme de syndrome aigu d’apoptose pan-épidermique (ASAP) a été proposé pour décrire les pathologies à l’origine de décollements cutanés ou muqueux par apoptose pan-kératinocytaire liée à une agression lichénoïde massive de la membrane basale (NET, Lupus–Lyell, Lyell post-mycoplasme…). Les réactions aux topiques comme l’HN, dont la thymoquinone et les terpènes seraient de possibles allergènes candidats, pourraient être ajoutés à la liste de ces pathologies.

Conclusion

Les réactions à l’huile de Nigelle peuvent mimer une NET par un mécanisme de contact. Ces réactions graves devraient être déclarées à la cosmétovigilance.

Le texte complet de cet article est disponible en PDF.

Mots clés : Allergènes, Dermite de contact, Huile de Nigelle, Nécrolyse épidermique toxique


Plan


 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2017.09.188.


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Vol 144 - N° 12S

P. S139-S140 - décembre 2017 Retour au numéro
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